Jésus est crucifié entre deux voleurs 

Peu avant neuf heures, le vendredi matin, les soldats se préparent à entamer la triste procession vers le Golgotha, où Jésus sera crucifié. Pour ces préparatifs, Jésus avait été transporté du Prétoire dans une cour. À la dernière minute, le capitaine décide d'emmener deux voleurs qui ont également été condamnés à mourir. Ces criminels étaient des complices de Barabbas et la foule demandait que Barabbas soit relâché, mais elle demandait aussi que Jésus soit mis à sa place.

Après avoir été flagellés, ces deux malfaiteurs sont amenés dans la cour où ils rejoignent Jésus. L'un d'eux n'avait jamais vu Jésus, mais l'autre l'avait entendu parler à plusieurs reprises, tant au temple qu'à Pella.

Peu après neuf heures, le cortège arrive au Golgotha et l'on commence à clouer les deux voleurs et le Fils de l'homme sur leurs croix.

Les deux voleurs étaient déjà sur leur croix avant que Jésus ne soit cloué à la sienne et placé entre eux. Alors qu'on le clouait à la traverse, Jésus n'a prononcé que ces mots : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font" Pendant un certain temps, des gens dans la foule se sont moqués de Jésus et l'ont mis au défi de descendre de la croix. Ils se moquaient de lui en disant : "Il s'est confié à Dieu pour qu'il le délivre. Il a même prétendu être le Fils de Dieu - regardez-le maintenant - crucifié entre deux voleurs", et même les deux voleurs se sont joints à cette manifestation de dérision et d'irrespect.

"Père des Pères, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font".

Vers midi, l'un des malfaiteurs a de nouveau raillé Jésus en disant : "Si tu es le Fils de Dieu, pourquoi ne te sauves-tu pas toi-même et nous ?" Mais l'autre larron a semblé changer d'avis, se souvenant des fois où il avait entendu le Maitre prêcher. Il dit : "N'as-tu pas peur de Dieu ? Ne vois-tu pas que nous souffrons à juste titre pour nos actes, mais que cet homme souffre injustement ? Il vaut mieux que nous demandions le pardon de nos péchés et le salut de nos âmes."

En entendant cela, Jésus se tourna vers ce pénitent et lui sourit. En voyant le visage bienveillant de Jésus, le malfaiteur a eu un élan de foi et a dit : "Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume". Jésus a alors dit : "En vérité, en vérité, je te le dis aujourd'hui, tu seras un jour avec moi au Paradis". Et malgré sa terrible agonie, Jésus a entendu la confession de ce nouveau croyant, qui s'est tourné de tout cœur vers Jésus et vers l'enseignement qu'il se souvenait d'avoir entendu longtemps auparavant. Il a vu le courage tranquille de Jésus et le calme avec lequel il a affronté la mort sur la croix. Il a alors décidé que Jésus était vraiment le Fils de Dieu. Le voleur avait en effet trouvé le pardon et le salut de son âme.

Ce jeune homme était entré dans la vie criminelle parce qu'il pensait à tort que la violence et le vol étaient des moyens efficaces de protester contre l'injustice sociale qu'il déplorait. Il voyait dans ce mode de vie une manière politique et patriotique d'exprimer son mépris pour l'oppression de son peuple par les Romains. Et beaucoup d'autres comme lui ont ressenti la même chose. Au départ, ils étaient des idéalistes bien intentionnés, prêts à l'aventure, et voyaient en Barabbas, leur meneur, un héros à admirer et à imiter. Mais ce jeune homme s'est rendu compte de son erreur. Il a vu qu'il s'était trompé et qu'il avait été induit en erreur. En regardant Jésus, il a vu un vrai héros, un exemple de grandeur réelle. Et ses idéaux les plus profonds de courage, de virilité et de bravoure s'enflammèrent à nouveau. Son cœur était soudain rempli d'un nouveau sentiment de respect de soi, d'amour, de loyauté et de noblesse.

Même à l'heure de l'agonie, Jésus aurait accueilli n'importe quelle autre âme dont la foi avait été stimulée comme l'avait été celle du jeune voleur. Jésus aurait miséricordieusement montré la même considération aimante à tous ceux qui auraient fait appel à lui.

Au cours de la dernière heure passée sur la croix, l'obscurité est tombée tandis qu'une violente tempête de sable balayait Jérusalem. La plupart de la foule s'est dispersée, ne laissant qu'un petit groupe d'une trentaine de personnes, dont des soldats romains et quelques croyants dévoués.

Au milieu de l'obscurité croissante, Jésus commence à perdre conscience. Il prononce ses dernières paroles de miséricorde, de pardon et de sollicitude pour sa mère. Alors que son esprit humain s'affaiblit, il se console en récitant des passages des Écritures hébraïques, en particulier les Psaumes, bien qu'il soit trop faible pour prononcer les mots à haute voix. Parfois, les personnes qui se trouvaient à proximité captaient des fragments de sa récitation, notamment des phrases telles que "Je sais que le Seigneur sauvera son oint" et "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Vers une heure, Jésus exprime à nouveau sa soif et un soldat lui humecte les lèvres avec du vin aigre. La tempête de sable s'intensifie et assombrit la scène. Les soldats cherchèrent à s'abriter tandis que les croyants, dont Jean Zébédée, Jude, Ruth, Marie Madeleine et Rebecca, se tenaient à l'écart, partiellement protégés par un rocher.

À près de trois heures, Jésus s'écria d'une voix forte : "Tout est achevé ! Père, je remets mon esprit entre tes mains", puis il baissa la tête et s'éteignit. Témoin de sa mort, un centurion romain a reconnu en Jésus un homme juste et peut-être un Fils de Dieu, ce qui l'a amené à croire en Jésus.

Jésus est mort avec dignité, en admettant sa royauté et en restant maître de la situation tout au long de la journée. Il a volontairement accepté sa mort ignominieuse, assurant la sécurité des apôtres qu'il avait choisis. Il a réfréné le penchant de Simon Pierre pour la violence et s'est arrangé pour que Jean soit près de lui jusqu'à la fin. Jésus a révélé sa véritable nature au Sanhédrin et a rappelé à Pilate son autorité en tant que Fils de Dieu. Portant sa propre croix, il a conclu son sacrifice d'amour en remettant son esprit mortel au Père du Paradis. Après une vie et une mort aussi remarquables, les derniers mots du Maître, "C'est fini", avaient une signification profonde.

Comme c'était le jour de la préparation de la Pâque et du sabbat, les autorités juives ont demandé que les jambes de ceux qui étaient sur les croix soient brisées pour accélérer leur mort. Les soldats arrivent au Golgotha et brisent les jambes des voleurs, mais à leur grande surprise, Jésus est déjà mort. Pour confirmer sa mort, un soldat a transpercé le côté de Jésus avec une lance. Bien que les victimes de la crucifixion survivent souvent plusieurs jours, l'intense agonie émotionnelle et spirituelle endurée par Jésus a mis fin à sa vie terrestre en un peu moins de cinq heures et demie.