La dix-neuvième année de Jésus 

Lorsque Jésus a eu dix-neuf ans en l'an 13 de notre ère, il avait été le père de ses frères et sœurs pendant les cinq années qui s'étaient écoulées depuis la mort prématurée de son père en l'an 8 de notre ère, et sa mère, Marie, et lui s'entendaient bien. Celle-ci le considérait désormais davantage comme le Père des Pères que comme son fils. Leur vie était occupée par les activités familiales et les difficultés de la vie, si bien qu'ils ne parlaient presque jamais du travail de sa vie future. Les quatre garçons et les trois filles dont ils s'occupaient accaparaient tout leur temps et toute leur attention.

Jésus avait développé un style d'éducation unique avec ses frères et sœurs et Marie l'avait pleinement accepté. La caractéristique de son style parental était son adoption de la méthode consistant à enseigner aux enfants à faire le bien, plutôt que d'utiliser la méthode juive traditionnelle consistant à leur interdire de faire le mal. Plus tard, il a appliqué cette méthode d'enseignement dans sa carrière d'enseignant. Il aimait dire : "Tu feras ceci - tu devrais faire cela", au lieu de suivre les anciens tabous contre le mal. Il n'attirait pas l'attention sur le mal en l'interdisant. Il démontrait plutôt la valeur de la bonté en encourageant ses frères et sœurs à l'adopter. La famille organisait régulièrement des temps de prière au cours desquels tout et n'importe quoi pouvait être discuté concernant le bien-être de la famille.

Les méthodes disciplinaires de Jésus étaient si efficaces que ses frères et sœurs étaient rarement punis ; au contraire, on leur enseignait dès leur plus jeune âge que l'obéissance totale était le comportement à privilégier. Seul Jude s'est écarté de cette acceptation de l'éducation parentale de Jésus ; ses comportements ont justifié des sanctions de temps en temps en raison de ses infractions délibérées aux règles de conduite de la famille. Mais Jude savait quand il avait tort, et lorsqu'il était puni, c'était à l'unanimité des autres enfants, et avec l'accord de Jude lui-même.

Jésus a fait preuve d'un mélange rafraîchissant de justice et d'équité dans ses relations avec ses frères et sœurs. Il était capable d'appliquer ses règles pour eux en adaptant sa façon d'interpréter les situations et en les adaptant à chaque enfant. Tous les enfants en étaient impressionnés ; il n'était jamais arbitraire dans sa discipline, et sa cohérence et sa considération pour chaque enfant faisaient aimer Jésus à toute la famille.

Jacques et Simon ont essayé de suivre les conseils de Jésus pour faire la paix avec certains de leurs camarades de jeu les plus agressifs et les plus colériques, par la persuasion et la non-résistance, et ils y sont parvenus en partie. Mais Joseph et Jude, tout en convenant que c'était la meilleure façon de procéder lorsqu'ils étaient à la maison, n'hésitaient pas à se défendre s'ils étaient victimes de brimades. Jude était particulièrement prompt à violer ces enseignements. Cependant, la non-résistance n'était pas une règle familiale stricte et il n'y avait pas de punition lorsque ces violations se produisaient.

Jésus se montrait libéral en modifiant l'observance du sabbat et d'autres pratiques religieuses pour la famille, et Marie approuvait de tout cœur les changements qu'il apportait. À cette époque, Jésus était incontestablement le chef de famille.

Dans l'ensemble, les frères et sœurs de Jésus le traitaient comme un père affectueux. Ils se confiaient à lui et le consultaient au sujet de leurs problèmes. Les filles, en particulier, trouvaient en Jésus un père réceptif et aimant.

Jacques devenait un jeune homme équilibré et posé, même s'il ne possédait pas le même penchant spirituel que Jésus. Sur le plan académique, il surpasse Joseph qui, bien que travailleur assidu, a encore moins de penchants spirituels. Joseph est un travailleur persévérant, mais il n'a pas les mêmes capacités intellectuelles que les autres enfants. Simon est un garçon bien intentionné, mais il a tendance à beaucoup rêvasser. Sa lenteur à s'adapter à la vie inquiète beaucoup Jésus et Marie, mais il reste plein de bonne volonté et de bonnes intentions. Jude, en revanche, était un individu passionné aux idéaux élevés, mais son tempérament était imprévisible. Il avait hérité de la détermination et de l'agressivité de sa mère, mais n'avait pas son sens de l'équilibre et de la discrétion.

Miriam était d'une nature équilibrée et posée, et elle appréciait profondément les aspects nobles et spirituels de la vie. Marthe, en revanche, était plus délibérée et fiable, même si elle se déplaçait et pensait à un rythme plus lent. La petite Ruth, le bébé de la famille, apportait chaleur et joie dans la maison ; même si ses paroles étaient parfois irréfléchies, son cœur débordait de sincérité. Elle aimait son grand frère/père au-delà de toute mesure. Même si elle était la prunelle des yeux de tous, on veillait à ne pas la gâter. Et même si elle était une belle enfant, elle n'était pas aussi belle que Miriam. Miriam était la vraie beauté de la famille, voire de toute la ville.

Cette année-là, la famille a encore du mal à sortir de la pauvreté. Jésus a dû vendre sa harpe pour payer les frais de scolarité de Jude. C'était une véritable épreuve pour lui, qui aimait beaucoup jouer de la harpe pour se détendre. Mais il était heureux de savoir que sa harpe bien-aimée ne servirait pas à payer les impôts.

Même si la famille était assez pauvre, cela n'a pas empêché Jésus de jouir d'une bonne réputation au sein de la communauté. Il était connu et aimé de beaucoup à Nazareth, en particulier des jeunes femmes de la ville. Une jeune fille en particulier est tombée amoureuse de Jésus. Rebecca, fille d'Ezra, un marchand et homme d'affaires prospère de Nazareth, était tellement éprise de Jésus qu'elle l'a Jésus reçoit une demande en mariage. Son Père l'approuva et essaya même de convaincre Jésus de l'épouser. C'était une nouvelle expérience pour Jésus et il a dû faire face au dilemme de refuser poliment sa demande en mariage. Mais cela le laissa libre de continuer à se consacrer à la tâche d'élever la famille de son père Joseph - une tâche qu'il avait embrassée de tout son cœur.